Roméo et Juliette, dans une scénographie toute métallique, cuivrée, dorée. C’est la vision que nous en propose le metteur en scène David Bobee, dans une adaptation contemporaine résolument vivante et urbaine.
Théâtre, danse et acrobatie se mêlent aux nouvelles technologies pour donner vie à cette grande œuvre populaire qui se situe ici à mi-chemin entre le drame Elisabéthain et le conte oriental.
Un fait divers : en banlieue parisienne, un jeune homme passé à tabac est laissé pour mort par les jeunes d’une ville voisine. Son crime : avoir aimé une jeune fille de leur cité. C’est une guerre des clans. Comme dans Roméo et Juliette, où la haine absurde entre les Capulet et les Montaigu remonte à plusieurs générations. En filigrane de ces amours contrariées apparaît la question de l’intolérance.
Cette Italie post féodale imaginée par Shakespeare n’est pas si éloignée. Alors Roméo et Juliette à la peau hâlée, de confession « pas très catholique », sur un plateau de théâtre, cela semble juste et même nécessaire pour raconter cette fugue adolescente. Ainsi que la haine de l’autre, la vendetta, l’envie d’en découdre… L’identité est une question brûlante d’actualité. A-t-elle encore à voir avec le sang, la foi, l’origine, la couleur ?
Le corps et le désir sont au cœur de l’intrigue dans cette version physique qui garde toute la puissance poétique et narrative de la pièce originelle, en adaptant la langue de Shakespeare à nos oreilles du XXIème siècle.
Une tragédie qui se joue sur la peau des acteurs, dans la sueur, dans la chaleur des projecteurs, dans le miroitement doré des braises, dans des vapeurs d’encens et dans des senteurs épicées.
De :
William Shakespeare
Adaptation, mise en scène et scénographie :
David Bobee.
D’après la nouvelle traduction de Pascal et Antoine
Collin
Avec :
Mehdi Dehbi : Roméo
Sara Llorca :
Juliette
Veronique Stas
: Nourrice
Hala Omran :
Lady Capulet
Jean Boissery
: Capulet
Pierre
Cartonnet : Tybalt
Edward Aleman
: Samson
Wilmer Marquez
: Grégoire
Raduan Leflahi
: Paris
Pierre Bolo :
Mercutio
Marc
Agbedjidji : Benvolio
Alain d’Haeyer
: Frère Laurent
Thierry Metteltal : le Prince
Scénographie :
David Bobee et Salem Ben Belkacem
Collaboration artistique et création lumière :
Stéphane Babi Aubert
Création musique :
Jean-Noël Françoise
Création vidéo :
José Gherrak
Création costumes :
Marie Meyer
Construction du
décor :
Salem Ben Belkacem - Ateliers Akelnom